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Sûreté et sécurité

Vandaliser les radars augmente le nombre de morts sur les routes

Le ministère de l’Intérieur a annoncé vendredi 1er mars que 75% des radars automatiques avaient été détériorés depuis le début du mouvement des gilets jaunes. Or, on constate également une multiplication des accidents.

Depuis qu’une part très importante (75%) des radars automatiques a été dégradée, la mortalité sur les routes a augmenté de 3,9%. Incidence ou coïncidence ? Selon le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner interrogé par France 2 vendredi 1er mars, le lien est évident : « Au mois de décembre, en moyenne, il y a quatre fois plus d’infractions sur un radar masqué que quand il fonctionne. Au bout du compte, ça fait des morts. »

Dégradation des comportements
En ce sens, le ministre de l’Intérieur s’aligne sur la version de son délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, qui a confié son inquiétude à BFMTV le 27 février : « Quiconque roule en ce moment sur les routes voit bien qu’il y a une dégradation des comportements, liée au fait que le rappel à la règle permanent que constituent les radars dans beaucoup de cas n’est pas là. » Et les chiffres de coïncider : « Quand on prend le bilan 2018, on constate une baisse très, très forte [de la mortalité, NDLR], qui, sur le réseau passé à 80km/h, dure jusqu’au 15 novembre, et c’est là où explosent les dégradations de radars », reprend Emmanuel Barbe. En détail, ces épisodes de vandalisme débutent avec la naissance du mouvement des “gilets jaunes”.

60 accidents mortels auraient pu être évités
Sur les 3 200 radars fixes qui jalonnent les routes franciliennes, 75% auraient été « détruits, détériorés, attaqués ou neutralisés », selon le ministère de l’Intérieur. Ce qui représente une hausse préoccupante comparé au dernier taux de dégradation annoncé par Christophe Castaner le 10 janvier, qui était d’environ 60% de dégradation soit 1 000 appareils, depuis le début du mouvement. A la mi-janvier, la facture était ainsi estimée à 513 millions d’euros…
« C’est à ce moment que la courbe repart à la hausse », indique le délégué interministériel. Concrètement, cette hausse de 3,9% représente en janvier, la mort de 283 personnes, soit neuf de plus qu’en janvier 2018. De fait, Emmanuel Barbe va plus loin encore. En effet, il estime que, sans ces destructions survenues en novembre et en décembre, ce sont « 60 vies qui auraient pu être épargnées. »

Ségolène Kahn

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