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Cyberprévention

Une arnaque sur deux survient sur Internet

Selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, entre 2017 et 2018, les escroqueries se manifestent de plus en plus sur Internet. Et ce, du fait qu’il y est difficile d’identifier les auteurs qui, en général, rencontrent rarement leurs victimes.

Chantage, usurpation d’identité, contrefaçon… Avec l’avènement d’Internet, ces escroqueries, loin de diminuer, se développent avec la rapidité de la lumière. En témoignent les chiffres de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) qui estime que désormais : «Une arnaque sur deux est commise sur Internet ». Détails.

1 246 961 victimes en 2018

Cette étude se base sur l’enquête  « Cadre de vie et sécurité » qui, depuis 2018, a ajouté un module portant sur les arnaques. En 2017, ce sont 1 712 462 personnes de 14 ans et plus qui ont été victimes d’escroquerie. Un chiffre qui a légèrement baissé en 2018, passant à 1 246 961.

Achat de services ou de produits

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Selon l’ONDRP, 51 % des victimes se sont fait tromper par une arnaque sur Internet, par contact en ligne ou courrier électronique. © Gerd Altmann/Pixabay

Premier constat, parmi ces victimes, 51 % se sont fait berner par une arnaque sur Internet, par contact en ligne ou courrier électronique. En cible, les malfaiteurs visent pour trois cas sur quatre l’achat de services ou de produits. Dans la moitié des cas, l’acheteur n’obtient jamais le bien réclamé. Ou bien le produit ne correspond pas à ce qui était réclamé pour 14% des cas. Parmi les autres objets d’escroquerie figurent les services (15%), le piratage informatique (8%) ou encore une proposition (3%).

Des chantages et des pièges

Autre méfait qui sévit sur la toile, l’arnaque prend la forme de chantages ou de pièges dans 13 % des cas. Ce qui peut se traduire par une fausse demande d’aide, une fausse proposition amoureuse. Ou encore la promesse d’un gain à un jeu si la victime appelle un numéro surtaxé. 

Identité inconnue

Toujours est-il qu’il reste difficile aujourd’hui d’identifier un cyber-escroc. Et ce, du fait que, dans 94% des cas, la victime n’a jamais rencontré physiquement son malfaiteur. D’où une recrudescence des tromperies sur le net…  D’ailleurs, 20 % des victimes ne savent même pas de quel pays provient l’auteur.

Les plus de 75 ans les plus épargnés

En toute logique, le taux de victimes varie selon leurs catégories socio-démographiques. Fait marquant, les personnes les plus âgées semblent à peine touchées par les arnaques via Internet (0,5 % des personnes de 75 ans et plus en 2017 et 2018). En raison, leur utilisation d’internet, beaucoup moins assidue que les autres générations, les expose moins.

Une indemnisation difficile à obtenir

Quant à l’indemnisation des victimes, mieux vaut le savoir : elle est loin d’être systématique. D’une part, il faut savoir que les victimes n’entament pas forcément de demande de remboursement. Or, lorsque c’est le cas, ces démarches n’aboutissent pas à tous les coups. Ainsi, seules 16 % des victimes d’arnaque sur Internet obtiennent un remboursement partiel de l’auteur de l’arnaque. Et 26% de leur banque ou de leur assurance. Quoi qu’il en soit, la note d’une arnaque sur internet peut vite devenir salée. Si pour 59%, le coût total des dépenses liées à l’arnaque atteint 100 euros. Pour d’autres victimes moins chanceuses (10%), la facture grimpe à 500 euros ou plus.

Ségolène Kahn

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