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Sûreté et sécurité

Ces applications qui sauvent des vies

Les Français montrent une certaine appétence pour les outils connectés aux services de secours qui leur permettent de se porter en aide aux victimes.

ecran de smartphone

L’application Permis de Sauver se diffuse aussi dans les collectivités et les entreprises. @ TCA

En cas d’attentat, sauriez-vous arrêter une hémorragie, pratiquer un massage cardiaque ou encore utiliser un défibrillateur ? Si tel est le cas, vous faites très probablement partie de ces citoyens formés aux gestes qui sauvent. En Allemagne, en Autriche, en Norvège ou encore au Danemark, 80 % de la population auraient accompli cette démarche contre 27 % de la population française. Ces citoyens français sont d’ailleurs susceptibles d’être appelés par un SAMU ou un SDIS afin de procéder aux premiers secours. A condition toutefois d’avoir fait la démarche de télécharger une des applications dédiées aux premiers secours. Laquelle les mettra alors en relation avec les services d’urgence en cas de besoin.

Plusieurs acteurs proposent de tels outils. C’est le cas notamment de Stayin Alive créée par l’entreprise Aedmap, dont l’activité consiste à superviser les défibrillateurs. Depuis sa création en 2016 en partenariat avec l’association RMC/BFM et les Pompiers de Paris, plus de 166 000 appareils dans le monde dont 80 000 en France ont été référencés et géolocalisés. Cette application a aussi pour objectif de recruter des volontaires, appelés les bons samaritains, pour pratiquer un massage cardiaque à une victime ou effectuer des gestes de premiers secours. A ce jour, elle recense plus de 90 000 volontaires susceptibles d’être envoyés pour pratiquer des massages cardiaques ou d’autres gestes à la demande des 48 SDIS (Service départemental incendie et secours) et des deux SAMU avec lesquels l’application est interfacée.

350 000 volontaires sur Sauv Life

Idem pour Sauv Life. Cette dernière permet à 48 SAMU de faire appel à sa communauté qui regroupe 350 000 volontaires. Ces derniers peuvent être appelés à tout moment pour pratiquer un massage d’urgence à une personne ayant fait un arrêt cardiaque jusqu’à ce que les secours arrivent. Il faut savoir que ces derniers mettent en moyenne treize minutes à arriver sur les lieux. Or chaque minute passée diminue de 10 % les chances de survie de la victime. D’où l’intérêt d’envoyer un volontaire.

Nul besoin qu’il soit expert en la matière sachant que le service d’urgence pourra épauler la personne par téléphone, voire même par vidéoconférence si elle le désire. « Depuis notre lancement en mars 2018, nous avons répondu à 4 500 alertes et contribué à sauver 90 cœurs », rapporte Caroline Cazes, responsable du déploiement au sein de l’association éponyme. Fondée par trois personnes dont Lionel Lamhaut, un médecin urgentiste du Samu, Sauv Life est financée uniquement par des dons et du mécénat.

Développement à l’étranger pour Permis de Sauver

A la différence de cette application, l’inscription « Permis de sauver » est réservée uniquement aux pompiers, infirmiers, médecins et autres secouristes professionnels. Pour s’inscrire, il faut être majeur et dûment diplômé puisque l’envoi de la photo du diplôme est obligatoire. Une fois inscrits, les membres sont susceptibles d’être appelés par les pompiers ou le SAMU.

La start-up Permis de Sauver a été créée par deux pompiers professionnels. « Nous avons élaboré un service d’urgence pour géolocaliser un réseau de citoyens secouristes qui acceptent d’être mobilisés pour effectuer les gestes de premiers secours à la demande du SAMU ou des pompiers », indique Mehdi Boudjema, le directeur général qui a cofondé Permis de Sauver avec Ganeme Asloune. Aujourd’hui plus de 30 départements font appel à son application qui a été téléchargée 200 000 fois. « En France, 90 000 secouristes, pompiers, infirmiers et médecins se sont inscrits à notre application », rapporte Mehdi Boudjema qui comptabilise quelque 2 000 déclenchements d’alerte en 2019 où 32 vies ont été pu être sauvées. La PME compte aujourd’hui neuf collaborateurs et délivre gratuitement ses services aux SDIS.

Des abonnements vendus auprès de collectivités et entreprises

Pour financer ses activités, elle commercialise des abonnements auprès des services d’urgence implantés à l’étranger. A commencer par l’Italie où elle a initié son développement. Depuis juin dernier, Permis de Sauver a enregistré 90 000 téléchargements dont un tiers de secouristes. Par ailleurs, l’entreprise développe une activité commerciale en France auprès des collectivités et des entreprises privées et publiques qui veulent disposer de leur propre application et sur laquelle ils invitent leurs collaborateurs formés aux premiers secours à s’enregistrer. En moins d’un an, une vingtaine de collectivités et une dizaine d’entreprises ont souscrit à ce service.

Eliane Kan

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