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Santé et qualité de vie au travail

23 milliards d’euros par an, c’est ce que coûteraient les nuisances sonores aux entreprises françaises

Selon une étude dévoilée par l’association Journée nationale de l'audition (JNA) à l’occasion de la Semaine de la santé auditive au travail, l’impact du bruit sur les porte-monnaie des entreprise serait mirobolant.

Casques anti-bruit.

Selon l’étude, le bruit représente une perte d’une demie heure par jour, soit 3 840 euros par actif et par an. © Pixabay

« Beaucoup de bruit, peu de fruits ». Outre un impact négatif sur la santé des travailleurs, le bruit générerait des pertes importantes sur la productivité et l’absentéisme en entreprise… Et la facture en serait faramineuse : 23 milliards d’euros environ, selon une étude de révélée par l’association Journée nationale de l’audition (JNA). De quoi inaugurer en grandes pompes la Semaine de la santé auditive au travail qui se déroule en ce moment, du 14 au 18 octobre…

30 minutes de travail perdues par jour

Pour arriver à une telle somme, l’association explique que le bruit, en provoquant fatigue et irritabilité, voire épuisement, a forcément un impact négatif sur la productivité et l’absentéisme. Ce qui, selon l’étude, signifie une perte concrète de 30 minutes de travail par jour par un actif sur cinq, soit six millions de Français.

3 840 euros par actif et par an

En corrélant ces chiffres, au coût moyen horaire du bruit qui pourrait s’établir à 32 euros selon l’enquête JNA-Ifop 2016, soit 3 840 euros par actif et par an, on obtient donc un taux annuel de 23 milliards d’euros par an… Pour rappel, en 2017, les enquêteurs de cette étude avaient déjà réalisé audit du coût social du bruit et de la fatigue auditive auprès d’une entreprise de 30 personnes du secteur tertiaire. Selon eux, les nuisances sonores représentent une perte annuelle de 45 000 euros sur la seule base du coût horaire (hors charges patronales).

Muscler la réglementation

Dans une lettre ouverte, l’association JNA, qui a dévoilé les chiffres de cette étude, en profite pour pointer du doigt la négligence des employeurs et de la réglementation à l’égard de ce sujet : « Les audiogrammes ne sont pas systématisés »,  estime-t-elle. Conséquence, « les locaux ne sont pas pensés pour les activités qui y sont affectées » et « la réflexion acoustique reste insuffisamment présente dans les cahiers des charges de nouvelles constructions. » De fait, l’association souhaiterait faire « adapter la loi de santé au travail », par exemple, en abaissant les niveaux réglementaires de bruit et en démocratisant la « chasse au stress acoustique ».

Ségolène Kahn

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