Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Santé et qualité de vie au travail

12 % des dirigeantes françaises renoncent à un projet d’enfant

Une étude de la Fondation d’entreprise MMA des Entrepreneurs du Futur dresse un état des lieux annuel concernant la santé des chefs d’entreprise français. Malgré un regain de confiance, nombreux sont celles et ceux qui doivent renoncer à leurs projets personnels pour maintenir leur entreprise à flot.

Moral, projets de vie, santé physique… Après trois ans de crise, les dirigeants français de petites et moyennes entreprises semblent enfin sortir la tête de l’eau. En témoigne une étude réalisée par OpinionWay et la Fondation d’entreprise MMA des Entrepreneurs du Futur. Pour cette 9ème édition sur la forme physique et psychologique des dirigeants de PME, TPE et ETI,  l’étude, qui a interrogeé plus de 1 500 dirigeants en mai 2023, révèle un regain de confiance.  En effet, 58 % des chefs d’entreprise français se disent confiants en l’avenir de leur entreprise, contre 51 % en 2022. Un taux qui s’élève même à 65 % chez les dirigeants de moins de 50 ans.. 

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58 % des chefs d’entreprise français se disent confiants en l’avenir de leur entreprise. © Michael Fousert / Unsplash

Une santé globalement bonne

Par ailleurs, les chefs d’entreprise se déclarent globalement en bonne santé physique (83%). Une proportion qui s’élève à 86 % chez les personnes interrogées de moins de 50 ans. Côté moral, 77 % des sondés se disent aussi en bonne santé psychologique.

TMS et insomnies

Parmi les maux du quotidien, 70 % des entrepreneurs évoquent au moins une douleur ou un trouble physique. Il s’agit notamment de mal de dos (46 %), de douleurs articulaires (39 %) et de troubles du sommeil (38 %). Ici, l’étude souligne une corrélation entre maux physiques et secteurs d’activité : 66 % des agriculteurs évoquent des maux de dos et 49 % des dirigeants de BTP/Industrie souffrent de douleurs articulaires.

Un manque de suivi médical

En ce qui concerne leur suivi de santé, les chefs d’entreprise se négligent. 12 % admettent ne jamais consulter de médecin et seuls 29 % des décideurs maintiennent un suivi régulier via des examens préventifs, comparé à 42% pour la moyenne nationale. 59 % des sondés consulte un médecin uniquement en cas de problème majeur de santé. Dans 70 % des cas, il s’agissait pour eux de prioriser le maintien de leur activité.

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Face au poids des responsabilités, 4 dirigeants sur 10 doivent prioriser leur activité au détriment de leur santé. © Firmbee / Unsplash

Recours à des substance illicites

Malgré ce comportement négligeant, les dirigeants sentent leur santé physique se dégrader (35 %). Une personne interrogée sur quatre (23 %) évoque le risque de dépression ou de burnout. Pour y remédier, 32 % consulte régulièrement un professionnel de santé (généraliste, psychologue, etc.) et 21 % font appel à des méthodes dites de « médecines alternatives » (yoga, sophrologie…). À noter que 9% des dirigeants de moins de 50 ans avouent recourir à des substances plus ou moins légales pour « faire face ».

Une posture de renoncement

Autre constat choquant, face au poids des responsabilités, 4 dirigeants sur 10 choisissent de prioriser leur activité au détriment de leur santé ou de projets personnels. Ainsi, 13 % des sondés n’ont pas pu apporter d’aide à un proche dépendant. Et surtout, 12 % des femmes dirigeantes confient qu’elles ont dû renoncer à un projet d’enfant. Une proportion qui s’élève à 19 % chez les jeunes dirigeants, hommes et femmes confondus. Une posture de renoncement qui en amène certains à remettre en question leur rapport au travail : plus d’un dirigeant sur trois envisage de tout mettre en pause pour se ressourcer.

 Ségolène Kahn

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