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108 milliards d’euros par an : le coût de l’absentéisme au travail en France

Selon la dernière étude de l'Institut Sapiens, les deux-tiers de ces absences pourraient être évitées en améliorant les conditions de travail et en repensant plus intelligemment le management.

D’après les calculs de l’Institut Sapiens, relayés par « Le Parisien », le coût caché de l’absentéisme s’élèverait à 107,9 milliards d’euros. C’est l’équivalent du « budget de l’Éducation nationale qui part en fumée chaque année », ou encore 4,7% du PIB. Pour atteindre de tels chiffres, les auteurs de l’étude, Laurent Cappelletti, directeur de programme à l’Institut de socio-économie des entreprises et des organisations (Iséor), et Henri Savall, président-fondateur de l’Iséor, ont rapproché les revenus versés aux salariés absents avec les dépenses dédiées à des services externes, ou encore aux heures passées par les employés à combler les dysfonctionnements résultant de l’absence de leurs collègues.

Un absentéisme pas près de diminuer
En moyenne, il ressort que le coût de l’absentéisme représente 4 059 euros par an et par salarié. Une somme à multiplier par 26,6 millions, soit le nombre de salariés en France ! Plus précisément, ce taux atteint 4,72% dans le privé (3 521 euros par tête) et 8,34% dans la fonction publique territoriale (6 223 euros). Les auteurs notent que ce chiffre, que ce soit dans le domaine public ou privé, est en constante augmentation…

Deux tiers des arrêts pourraient être évités
Maladie, accident du travail, congés maternité… certaines absences (un tiers) sont sans conteste inévitables. A l’inverse, les arrêts de travail qui composent les deux autres tiers pourraient tout à fait être évités. Les causes étant à chercher dans les ressorts psychologiques tels que le stress et le burn-out, ou encore du côté des problèmes physiologiques à l’instar des troubles musculosquelettiques (TMS).

Le management en ligne de mire
Dans 99% des cas, ces absences, dites évitables par les auteurs, sont dues à des conditions de travail insalubres, une mauvaise organisation du travail et de la répartition des compétences ou encore à un management peu qualitatif. « Les modes de management répandues en France (…) restent fondées sur une conception d’un autre âge, centrée sur les procédures, dépersonnalisée et excessivement spécialisée du travail », estiment les auteurs.

La perte d‘engagement et de sens
Pour Ofer Attali, PDG de la plateforme collaborative Ayno, ces chiffres lèvent le voile sur le manque d’engagement des Français vis-à-vis de leur entreprise. « Cette étude est à rapprocher de celle de l’institut Gallup qui indique que seul 6% des salariés français sont engagés dans leur travail et que 25% d’entre eux sont activement désengagés, c’est-à-dire qu’ils luttent contre leur entreprise », indique-t-il. Une opinion à laquelle les auteurs de l’étude adhèrent : « Le problème le plus préoccupant est en lien avec une perte croissante de sens des salariés vis-à-vis de leur travail et un manque de considération », rapporte Laurent Cappelletti au Parisien.

Ségolène Kahn

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