Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Santé et qualité de vie au travail

Un réseau de 600 chiropracteurs vole au secours des employés atteints de TMS

On aura de cesse de le répéter, les troubles musculosquelettiques (TMS) sont un enjeux crucial. Ils feraient perdre jusqu'à 52.759 euros à une entreprise ! C'est pourquoi le réseau Back Office Santé, composé de 600 chiropracteurs et ostéopathes, a lancé une vaste campagne de prévention et de traitement de cette maladie auprès des entreprises.

Les trouble musculosquelettiques (TMS) sont une maladie de notre temps. D’après une étude réalisée par le réseau de chiropracteurs et ostéopathes Back Office Santé (BOS), ils toucheraient 80 % des maladies professionnelles, soit un salarié sur 28 en France, et augmenteraient de 8 à 10 % par an. Pas étonnant, quand on remarque que cette maladie concerne tous les secteurs d’activité, que ce soit dans l’industrie et la logistique (manipulation de charge lourdes, manœuvres délicates, gestes répétitifs), dans les services (employés trop sédentaires, mauvaise posture prolongée devant l’ordinateur). Ou encore la grande distribution qui est touchée de plein fouet avec ses hôtesses de caisses qui doivent déplacer et manipuler des marchandises à longueur de journée, surtout lorsque le tapis roulant de la caisse enregistreuse ne fonctionne pas. Conséquence, TMS du rachis lombaire, affections péri-articulaires, tendinites… sont autant de pathologies douloureuses que ces employés ont à subir au quotidien.
Depuis les récentes lois en faveur de la prévention des salariés sur leur lieu de travail (article L. 4121-1 du Code du travail), chaque employeur est dans l’obligation de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Une démarche qui n’est pas sans avantage pour l’employeur quand on sait que les TMS peuvent faire perdre beaucoup d’argent en soins. Selon la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) des Pays-de-la-Loire, le coût moyen d’un TMS à l’épaule pour une entreprise est de 17.000 euros, sans compter un arrêt de travail allant jusqu’à 220 jours. Quant au canal carpien, il représente un coût de 12.780 euros et jusqu’à 151 jours d’arrêt. 52.759 euros et 298 jours de mise au banc pour la tendinite de la coiffe des rotateurs. Et 18.220 euros et 195 jours pour une épicondylite !
C’est dans ce contexte que la société Back Office Santé, un réseau composé de 600 chiropracteurs et d’ostéopathes a conçu des actions de prévention afin de détecter, prévenir et traiter ces maladies professionnelles. Lorsque les deux fondateurs, Luc Mesme et Nicolas Destang, ont créé ce réseau, ils avaient déjà constaté au cabinet, l’étendue des dégâts de la recrudescence des TMS et la détresse de leurs patients. Et ce, malgré les nombreux plans de santé qui avaient été mis en œuvre au niveau national. En revanche, ils déplorent le fait que les soins en chiropraxie pour cette maladie ne soient pas remboursés par la sécurité sociale. D’où l’idée de concevoir un réseau national de soins en médecines manuelles, la chiropraxie et l’ostéopathie, dédiées aux entreprises.
Ainsi, à la fin de l’année dernière, le réseau entamait-il une vaste action de prévention avec la direction, les délégués du personnel, le CHSCT et les services de santé au travail de certaines entreprises. Un premier audit a été réalisé auprès de 40 personnes réparties sur 4 cliniques privées, qui consistait en une cartographie, une localisation et un calcul de la fréquence des principaux TMS dans chaque service. Puis des soins thérapeutiques périodiques ont été dispensés sur chacun des sites cliniques pendant une année, soit 12 journées ou demi-journées entières de consultations en fonction de la taille de chaque site afin que chaque salarié volontaire soit suivi par un praticien dûment diplômé et formé à ces soins.
Cette méthode individuelle a été un succès : 72,5% des patients ont constaté une nette disparition de leurs douleurs d’origine en seulement trois visites. Tandis que 70% ont noté une amélioration sur la qualité de vie, 12,2% sur leur stress, 7,3% sur leur qualité de sommeil et 14,6% sur la fatigue. Enfin 92% des participants souhaitent renouveler cette action pour l’année prochaine. De quoi éviter les rechutes…

Ségolène Kahn

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