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Risques industriels et environnementaux

Protection contre les inondations : un matériau sol-chaux innovant contre les ruptures de digues

Cette nouvelle technique développée par l’Irstea a pour but de renforcer les digues face au risque d’érosion. Notamment grâce à l’emploi d’un nouveau matériau : une terre traitée à la chaux capable d’accroître la cohésion du sol.

Alors que la France compte 9.000 kilomètres de digues fluviales et maritimes, l’érosion de ces installations destinées à protéger les zones exposées aux risques d’inondation est un enjeu préoccupant. Principale cause des ruptures de digues, l’érosion est due à la dégradation de ces installations dont certaines datent du Moyen-Âge. Dans ce cadre, l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea) et ses partenaires industriels ont mis en place le projet DigueElite qui entend prouver l’efficacité d’une nouvelle technique destinée à renforcer les digues.

Un nouveau procédé pour tester la fiabilité des digues
Premier objectif de ce projet qui a débuté en 2013 : vérifier la résistance des ouvrages à ce type d’érosion. Pour cela, les experts ont conçu un appareillage capable de reproduire le débordement d’une digue et d’en étudier l’impact. « Nous disposons désormais d’un outil utilisable sur le terrain pour évaluer quantitativement la résistance à la surverse de toutes digues existantes. En permettant l’analyse des sols des digues sur site et non plus en laboratoire à partir d’échantillons, cela permettra d’objectiver l’évaluation des digues et d’être au plus près de la réalité », indique Stéphane Bonelli, initiateur du projet à l’Irstea.

Un matériau “sol-chaux”
Il s’agit ensuite de renforcer les digues. Et ce, par l’emploi d’un nouveau matériau, une terre traitée à la chaux capable d’accroître la cohésion du sol. Cette technique qui convient tant à la construction qu’à la réparation des digues, présente plusieurs avantages. D’une part, la chaux est un produit naturel donc écologique,. De l’autre, nul besoin d’acheminer une terre de bonne qualité. Même médiocre, celle qui est déjà en place peut convenir.

Comprendre l’érosion
Une érosion de surface survient en cas de surverse lors des crues. L’excédent d’eau passe alors par-dessus la digue, il l’érode et la fragilise, parfois jusqu’à la rompre. Ce processus est à l’origine de près de la moitié des ruptures de digue, l’autre moitié étant due à l’érosion interne (on dénombre en moyenne une rupture de digue par an).

Une campagne d’essai menée sur une digue
Pour démontrer la fiabilité de ce matériau baptisé “sol-chaux”, une campagne d’essai a été réalisée début juin 2017 sur une digue expérimentale le long du Vidourle, à Aimargues dans le Gard, avec la collaboration de l’établissement public territorial de bassin (EPTB) de Vidourle. « Améliorer la résistance d’une digue nécessite d’étudier trois facteurs : sa résistance mécanique, sa résistance à l’érosion interne et sa résistance à l’érosion de surface. C’est ce dernier critère qu’il nous restait à vérifier pour confirmer l’intérêt de la nouvelle technique », commente Stéphane Bonelli.

Ségolène Kahn

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