Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Risques industriels et environnementaux

Paroles d’experts : « Les clients veulent de plus en plus d’automatismes »

La bonne vieille barrière serait-elle de l'histoire ancienne?...

Nos clients, d’une manière générale, cherchent à réduire les coûts, constate Claude Gozlan. Pour remplacer le personnel dont ils jugent ne plus avoir besoin, ils se tournent vers des solutions automatiques. L’exemple des parkings, à ce titre, est frappant. On n’y rencontre de moins en moins de gardiens. Ils ont été remplacés par des caisses automatiques et des systèmes de gestion centralisée. Les solutions autonomes et gérables à distance plaisent. Un vrai bouleversement dans notre profession. On ne se contente plus d’installer un simple obstacle physique. Il faut proposer une solution permettant de gérer ces obstacles. Quel que soit le site. »

Des clients très demandeurs et avides d’informations

« Les PME/PMI sont très demandeuses en matière de sécurité. Elles ont de gros besoins, mais elles ne connaissent pas toujours les solutions qui leur conviendraient. Par ailleurs, elles n’ont pas toujours conscience, loin s’en faut, des interactions qui existent entre une installation de protection physique, un système de contrôle d’accès et un outil de vidéosurveillance, explique Robert Ostrovidow. Nous sommes souvent confrontés à des clients qui, dans l’urgence, nomment un responsable chargé de superviser le choix de matériels sans être réellement au courant. C’est alors à nous de le soutenir. De le guider dans sa démarche pour l’aider à choisir la solution qui sera la mieux adaptée à sa problématique, à ses besoins et ses contraintes. Ce n’est pas toujours facile parce qu’à l’occasion de ces échanges, ils comprennent alors que la sécurité à un coût. » En effet, trop souvent encore, la décision de s’équiper est postérieure à quelque chose. Post-traumatique, si l’on veut. Suite à un cambriolage, par exemple. Ou à une intrusion violente : une clôture ou barrière détruite par un bulldozer ou une pelle mécanique. Les clients finaux s’équipent encore souvent ‘’sous la contrainte’’, celle des assureurs, par exemple, car ils ne perçoivent pas la réalité de la menace ou l’audace des malfaiteurs…

Des menaces de plus en plus réelles…

« Aujourd’hui, c’est évident, on ne peut plus se satisfaire d’une simple clôture, poursuit Robert Ostrovidow. » Même constat chez Dirickx : « Il faut bien comprendre qu’actuellement, une barrière ne répond plus qu’à 30 % du marché. Un marché qui se définit par la capacité des intrus à trouver les moyens adéquats pour franchir ou détruire un obstacle. Les bornes escamotables sont les plus résistantes, certes. Mais elles ne suffisent pas si le reste de l’enceinte n’est pas ‘’durci’’ de la même manière », explique Claude Gozlan. Le gros problème, c’est le délai d’intervention. Une clôture classique peut se franchir en 2 ou 3 minutes. Sans un autre système qui est capable, derrière, de remonter l’information au PC de sécurité ou aux agents. A quoi sert cette clôture ? « C’est pour cette raison que je parle d’interaction, reprend Robert Ostrovidow. Une bonne installation physique doit être non seulement dissuasive et montrer à l’éventuel intrus que le site s’est donné les moyens de retarder son intrusion, mais aussi être capable de donner l’alerte. Cela peut être fait grâce à l’IP : on saura que telle ou telle barrière vient d’être ouverte et par qui. Cela peut être également faisable via une installation de vidéosurveillance qui, couplée au système de sécurité physique, permettra à une caméra de filmer automatiquement ce qui se passe à l’endroit où a été détectée une tentative d’intrusion. »

La magie de l’IP

« Notre métier entre dans l’ère de la communication, explique M. Boisvert, directeur général chez Ero Industries. C’est même l’un des principaux bouleversements de notre profession. Les obstacles physiques ne peuvent plus se contenter d’être uniquement physiques. Les utilisateurs finaux recherchent aujourd’hui des outils qui soient aussi communicants. Ero vient du monde de l’obstacle physique. Mais la société a su renforcer sa gamme en termes applicatifs. Nous sommes aujourd’hui capables, non seulement de fournir des barrières ou des clôtures, mais aussi des outils de contrôle d’accès ou dédiés à la monétique. Le tout adressable sur IP. Dans la sécurité moderne, tous les éléments d’une installation communiquent aujourd’hui entre eux et sont capables de fournir des informations à l’exploitant quant à leur état. Pourquoi la sécurité physique resterait-elle à l’écart de ce mouvement ? Mon expérience acquise dans le monde des télécoms me sensibilise particulièrement à cette problématique », conclut-il.
« L’IP est un vaste débat. La fameuse magie de l’IP. J’étais plutôt circonspect au départ, explique Robert Ostrovidow. Les systèmes me paraissaient peu fiables, et les réseaux peu sécurisés. Aujourd’hui, les choses ont bien changé. L’IP nous permet de transmettre des données d’alarme vers l’extérieur, un central de télésurveillance, par exemple, ou chez le client. C’est encore à l’état embryonnaire, si vous me passez l’expression, mais on y vient. C’est sans doute là que se situeront les grandes avancées technologiques de notre métier dans les années à venir. »

Proposer des outils qui correspondent bien aux besoins du marché

Il est impératif d’adapter la sécurité au risque. On voit encore trop souvent des installations qui ne pourront en aucun cas assurer leur mission. Il faut se poser les bonnes questions : la probabilité du risque et les conséquences d’une ‘’attaque’’, explique Frédéric Lippi.
Une fois ces questions posées, on peut alors déterminer le niveau de sécurisation. Notre mission est simple : conseiller le client, car l’offre est de plus en plus complexe et les besoins de plus en plus fins. D’autant plus qu’il existe sur le marché des produits de qualité médiocre. Il faut réellement vouloir prendre en compte les contraintes du client. Ces contraintes sont diverses : le fonctionnement de l’entreprise, son image, le rôle des syndicats, etc.

En savoir plus

Cet article est extrait du Magazine APS – numéro 155 de novembre 2007.
Pour plus d’information sur nos publications, contactez Juliette Bonk .

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