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Sûreté et sécurité

Lutte contre le terrorisme : vers un armement obligatoire des policiers municipaux ?

Un rapport parlementaire remis ce mardi matin au Premier ministre propose de rendre l’armement des policiers municipaux obligatoire, de sorte à muscler la sécurité face à la menace terroriste.

Les mesures pour lutter contre le terrorisme s’intensifient. Soutenu par les députés LRM Jean-Michel Fauvergue (Seine-et-Marne) et Alice Thourot (Drôme), un rapport parlementaire a été remis ce mardi matin au Premier ministre, Edouard Philippe, visant à rendre l’armement des policiers municipaux systématique, « sauf décision motivée du maire ». Concrètement, le rapport se constitue de 78 propositions destinées à encourager une meilleure coordination entre les différents acteurs de la sécurité : police municipale, gendarmerie nationale, police, nationale, agents de sécurité privée.

Démocratiser l’armement
Parmi les propositions, celle d’armer obligatoirement les policiers municipaux pourrait bien rencontrer quelques réticences. Or, pour les deux auteurs du rapport, l’armement des policiers municipaux « entre progressivement dans les usages ». En témoignent les chiffres du rapport relatif à l’armement des acteurs de la sécurité en 2016 : sur les 18 044 policiers municipaux, 84% disposent déjà d’une arme (lacrymogène, calibre 38, taser…), sachant que 44% d’entre eux se servent plus précisément d’une arme à feu.

Plus d’assise pour la police municipale
Autre enjeu : celui d’accentuer la présence de la police municipale et ses pouvoirs sur le territoire français. Les propositions allant dans ce sens se traduisent notamment par la création de polices municipales intercommunales et d’une école nationale. La mission parlementaire envisage également d’autoriser la consultation, sous certaines conditions, de fichiers de police tels que le fichier des objets et des véhicules signalés, ou encore des personnes recherchées.

Plus de pouvoir pour la sécurité privée, en échange d’un meilleur encadrement salarial
Par ailleurs, les deux députés ambitionnent de clarifier la position du secteur de la sécurité privée, dont les fragilités avaient déjà été dénoncées dans un rapport récent de la Cour des comptes. Considérant le monde de la sécurité comme trop morcelé mais aussi peu soucieux de ses 160 000 agents, le rapport souhaite un « encadrement strict des règles de sous-traitance » et « l’introduction d’une responsabilité solidaire pour les donneurs d’ordres ». Il souhaite, en outre, faciliter l’accès aux pistolets à impulsion électrique pour les agents privés. Mais aussi confier certaines missions à des agences de sécurité privées, telles que la garde statique, le déplacement de détenus hospitalisés s’ils ne sont pas dangereux, ou encore la protection de personnes connues.

Ségolène Kahn

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