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Santé et qualité de vie au travail

Les petites entreprises négligent la sécurité routière au travail

Alors que les Journées de la sécurité routière au travail viennent à peine de se terminer, un sondage Ifop-MMA révèle que plus de 80% des patrons de TPE et PME françaises sous-estiment le risque routier au travail.

Alors que les Journées de la sécurité routière au travail viennent de clore leurs portes, le portrait des chefs d’entreprises des TPE et PME françaises que dresse l’assureur MMA n’est guère reluisant. Selon ce sondage mené par l’Ifop, 8 patrons sur 10 ignorent encore que la route est la première cause de mortalité au travail. C’est presque difficile à croire, d’autant que l’année précédente, un quart des sondés en avaient conscience.

Une méconnaissance générale
Pis, seuls 62% des dirigeants sont au courant de la responsabilité pénale qui les engage en cas d’accident mortel sur un trajet professionnel. D’ailleurs, 68% ne s’estiment même pas responsables en cas d’accident sur un trajet domicile-travail.

Cinq à six millions de journées de travail perdues
Ce constat est d’autant plus alarmant que les accidents de la route représentent un enjeu crucial pour les entreprises. Pour mémoire, rien que l’an dernier, 500 employés ont perdu la vie sur la route, « soit en exécutant une mission professionnelle, soit dans un trajet entre leur domicile et leur travail », précisait récemment Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière sur Franceinfo. Quant à l’impact financier pour les entreprises, il est considérable, en termes de jours de travail perdus : « Entre cinq et six millions de journées de travail en fonction de l’origine des statistiques. »

Peu d’actions de prévention
Et pourtant, seuls 16% des chefs d’entreprise ont activé des campagnes de prévention en interne. Comble de l’ironie, 32% d’entre eux ont déjà été sollicités par leurs employés pour mettre en place des solutions de sécurité routière comme la réduction des déplacements, le droit à la déconnexion durant les trajets, la vérification de la validité du permis de conduire ou encore l’élaboration d’une charte des bonnes pratiques. « Les meilleurs élèves se trouvent dans le secteur du BTP, sans doute parce que leurs salariés doivent beaucoup se déplacer », indique dans Le Figaro Cécile Lechère, en charge de la prévention des risques routiers chez MMA. Pour expliquer cette négligence, 59% des patrons invoquent un simple oubli, 16% le manque de temps.

L’alcool au volant montré du doigt
La première cause d’accident de la route reste l’alcool au volant pour 66% des sondés, suivie par les distracteurs de conduite comme le téléphone au volant (43%), la consommation de stupéfiants au volant (38%), la vitesse (28%) et la fatigue au volant (17%). En ce qui concerne la fatigue au volant, il existe de nombreuses solutions, simples et pragmatiques pour enrayer ce risque. « La fatigue joue beaucoup, quand il y a des délais de livraison et qu’on doit conduire longtemps la nuit. A cet égard, certaines entreprises ont mis en place, par exemple, un droit à la sieste. Un chauffeur a le droit, même s’il a des délais à respecter, de s’arrêter pour dormir 15 à 20 minutes et se reposer », explique Emmanuel Barbe.

Ségolène Kahn

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