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Risque incendie

Le marché français de la sécurité incendie en hausse de 6% pour 2015

Selon une étude publiée début janvier par le cabinet d'études Xerfi, la croissance progresse pour 2015 et se prolongera cette année et en 2017. Bénéficiant d'un contexte réglementaire qui leur est favorable, les entreprises du secteur ont les yeux rivés sur la construction neuve. Pour se maintenir sur le marché qui attire de nouveaux entrants, elles devront parier sur l'innovation.

La sécurité incendie garde le cap. Selon le cabinet d’études Xerfi, les acteurs du secteur ont réalisé en 2015 un chiffre d’affaires de 3,3 milliards d’euros. Soit une hausse de 6% par rapport à 2014 où la progression n’avait été que de 4,5% par rapport à 2013. « Ce dynamisme des ventes va se maintenir ces deux prochaines années avec une croissance de 5 % en 2016 et 4 % en 2017 », estime Vincent Desruelles, directeur d’études chez Xerfi et auteur de l’étude Marché français de la sécurité incendie publiée en début d’année. Sur ce secteur, qui rassemble environ 250 entreprises, 5 entreprises généralistes se distinguent. A commencer par les géants mondiaux, Tyco et United Technologies Corporation suivis des français Desautel, Def et Eurofeu. Du côté des spécialistes de la détection incendie, on citera notamment Hager, Honeywell, Legrand, Siemens, Stanley Black&Decker et Vinci via sa filiale Uxello. A l’instar de leurs concurrents, ces entreprises ont les yeux rivés sur la reprise de la construction neuve, sachant que la croissance du marché a surtout bénéficié d’un contexte réglementaire qui leur a été largement favorable.

Daaf. On citera notamment l’arrêté du 8 novembre 2011 qui rend obligatoire fin 2017 le retrait des appareils de détection ioniques. Ce qui oblige les maîtres d’ouvrage à les remplacer par de nouveaux détecteurs optiques. Mais c’est surtout la loi Morange du 8 mars 2010 qui a tiré le marché de la détection incendie en obligeant les propriétaires à équiper leurs logements d’un détecteur autonome avertisseur de fumée (Daaf) avant le 8 mars 2015. 10 millions d’appareils ont été vendus en 2015, ce qui porte à 57 % le taux d’équipement global. Cette année, 2 à 3 millions d’appareils devraient encore être vendus. Idem en 2017. Pour autant, les effets de la loi Morange sur l’activité des acteurs français paraissent limités. Comme le souligne Vincent Desruelles, « il est probable qu’un certain nombre de logements ne seront jamais équipés, compte tenu de l’absence de sanction encourue ». Par ailleurs, très peu d’entreprises françaises sont présentes sur ce marché. Ce qui explique que l’importation d’alarmes contre l’incendie et le vol ait quasiment triplé entre 2013 et 2015. Néanmoins, des places restent à prendre pour les entreprises qui parient sur l’innovation.

D’ailleurs, il y a urgence car de nouveaux acteurs se positionnent sur le marché des Daaf. A l’instar de Nest (Google) qui propose un détecteur de fumée Wifi multifonctions. Ce dernier mesure la fumée, le monoxyde de carbone et la chaleur. Ce type d’innovation promet de se diffuser au-delà du marché résidentiel puisqu’il intéresse aussi les bâtiments industriels et tertiaires.

Ces derniers constituent un terreau fertile pour de nouvelles offres globales qui visent à centraliser différentes fonctions dans un seul système de gestion technique du bâtiment. Dans ce contexte les équipementiers sont en première ligne. A l’instar de Siemens et de son produit Desigo CC qui combine les fonctions de sûreté, sécurité incendie, chauffage, ventilation et climatisation. Ce qui permet aux occupants de réduire leur facture énergétique tout en améliorant la sécurité et le confort des occupants ainsi que la gestion du bâtiment.

Les professionnels de l’extinction ont également des opportunités à saisir dans l’équipement de centres de données informatiques qui sont en plein développement sur le territoire. A condition, notamment, de savoir répondre aux différentes contraintes posées par les équipements sensibles qui y sont entreposés et qui nécessitent le déploiement d’extincteurs adaptés en terme d’émissions sonores.

Les acteurs du marché devront aussi capitaliser sur leur marque. A l’instar d’Honeywell qui a procédé en 2015 à la fusion de ses divisions sécurité et incendie sous une même marque « Honeywell Security & Fire ». Tyco n’est pas en reste. L’industriel cherche à tirer profit de sa marque et de son carnet d’adresses pour lancer une nouvelle activité, Tyco Retail Solutions destinée aux acteurs du commerce et de la distribution.

Eliane Kan

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