Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Risques industriels et environnementaux

La France qui grelotte se mobilise

Appelé « Moscou-Paris », le grand froid venu de Sibérie qui s’abat en France a déjà fait des victimes. Rappel des règles à suivre en entreprise.

Météo France l’annonce : les températures minimales glaciales qui varient de -6°C à -10°C degrés dans le Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté restent négatives aussi sur un grand quart nord-est, de -4°C à 0°C. Sur une grande moitié nord, le vent de secteur nord-est, qui se renforce jusqu’à 60 km/h, voire 70 km/h, accentue nettement la sensation de froid jusqu’à un, ressenti de -18°C. Venu de Sibérie, ce froid, connu sous le nom de « Moscou-Paris » va ensuite se propager au reste du pays, faisant craindre notamment pour les sans-abris. Une première victime probable du froid est à déplorer en région Auvergne-Rhône-Alpes. Et, vendredi, un homme de 62 ans qui vivait dans une cabane dans les Yvelines a été retrouvé mort. Selon la gendarmerie, son décès est en partie dû au froid.

Mettre tout le monde à l’abri
Le « Moscou-Paris » a conduit les autorités à déclencher le plan « grand froid » dans 37 départements avec plus de 3.100 places temporaires d’hébergement supplémentaires pour les sans-abri, dont 500 à Paris. « Nous avons donné pour consigne aux préfets d’ouvrir les lieux d’accueil », a rappelé dimanche soir Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, lors d’une maraude à Paris avec le préfet de police Michel Delpuech et la Brigade d’assistance aux personnes sans abri (Bapsa) de la préfecture de police. Cependant, les sans-abri ne sont pas la seule population à souffrir du froid. Les autorités sanitaires conseillent de garder nourrissons et personnes âgées à l’intérieur.

Travailleurs exposés au froid : les règles
Nombre de salariés travaillent soit directement à l’extérieur soit dans des locaux ouverts ou des entrepôts non chauffés. Si le code du travail ne prévoit rien de particulier, les solutions sont à trouver dans les dispositions qui traitent de sécurité et de la santé des salariés. En substance, le risque lié au grand froid doit être pris en compte dans le document d’évaluation des risques professionnels (EvRP). L’occasion de rappeler ces consignes.

Boissons chaudes, temps de travail limité
Limiter le temps de travail en extérieur, allonger les pauses, avoir accès à des boissons chaudes et à des vêtements de rechange, etc. sont autant d’obligations pour l’employeur. Il faut noter que ces dispositifs peuvent être contrôlés par le biais de visites inopinées d’inspecteurs du travail.

Droit de retrait
Si l’employeur ne respecte pas ses obligations de protection, le salarié peut exercer son droit de retrait, droit prévu par le code du travail. Ni sanctions ni retenues de salaire ne sont possibles sauf en cas de retrait abusif.

Calories et épices : oui ; alcool : non
Il est conseillé de se nourrir avec des aliments qui tiennent au corps, avec par exemple des pâtes ou des pommes de terre. Ces féculents vont apporter de l’énergie à l’organisme, tout comme la graisse végétale comme l’huile d’olive ou de colza. Par ailleurs, « tout ce qui est épice, le gingembre en particulier, augmente la thermogenèse, c’est-à-dire la façon qu’a le corps de dégager la chaleur », rappelle le nutritionniste Raphaël Gruman qui préconise par exemple les infusions au gingembre, de saupoudrer une épice sur son plat. Voire d’ajouter un peu de piment à sa salade ou en accompagnement d’une viande blanche. Quant aux soupes ou boissons chaudes, elles sont les bienvenues même si elles ne réchauffent l’organisme que de manière temporaire. Mais une chose est sûre : l’alcool donne l’impression d’une sensation de chaleur alors qu’en réalité, le corps va abaisser sa température avec un risque d’hypothermie.

Rester au chaud
Mais le premier conseil est bien de rester au chaud. S’il faut travailler au froid, mieux vaut alors utiliser des EPI adaptés, et accumuler les couches de vêtements, sans oublier de protéger les extrémités du corps (pieds, mains, tête). Et si l’on repère une personne en difficulté, il ne faut pas hésiter à appeler le 115 (Samu social), même s’ils sont débordés. En cas de non réponse, composez le 15 (Samu) ou le 18 (pompier). Bien sûr, les urgences sont un dernier recours.

© Erick Haehnsen

Commentez

Participez à la discussion


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.