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Sûreté et sécurité

Jean-Christophe Chwat (GPMSE) : « Il est capital que tous les acteurs de la chaîne sécuritaire soient contrôlés »

Interview du président du Groupement Professionnel des Métiers de la Sécurité Electronique (GMPSE), qui décrit les enjeux des professionnels du secteur de la sécurité électronique.

Comment se porte le GPMSE ?
Bien ! Nous venons de fêter les vingt ans du GPMSE ainsi que les 40 ans de son ancêtre, le Synial, premier syndicat de la sécurité électronique. Nous avons réuni une centaine d’adhérents durant deux jours au Pré Catelan à Paris.

Quelles sont les questions importantes qui animent vos adhérents ?
Tout d’abord, les partenariats internationaux. Le GPMSE a signé des accords avec ses homologues en Espagne, en Belgique et au Maroc. Nous allons continuer car ces coopérations sont importantes pour nos adhérents. En effet, elles développent des interfaces précieuses et fournissent des contacts pour ceux qui sont à la recherche de partenaires à l’étranger. Ensuite, ces coopérations sont également stratégiques pour les pouvoirs publics qui comptent sur nous pour faire éventuellement avancer la doctrine en matière de sécurité électronique. Par exemple, en Espagne, la sécurité privée en général – et la sécurité électronique en particulier – est plus mature qu’en France. La sécurité privée espagnole fait déjà partie du « continuum de sécurité ». La Guardia civil travaille main dans la main avec les sociétés privées de sécurité. Quant aux sociétés de sécurité électronique, elles sont contrôlées au niveau de la carte professionnelle au même titre que les sociétés de sécurité humaine.

Y a-t-il d’autres avancées qui vous inspirent ?
Oui, l’Espagne montre également la voie au sujet de la reconnaissance faciale, qui est utilisée par les entreprises. C’est ainsi qu’on a présenté le cas d’école du projet de la gare routière de Madrid. Grâce à un partenariat public privé (PPP), lorsqu’une personne dangereuse est identifiée dans la foule, il y a une communication vers les pouvoirs publics qui décident ou non d’intervenir. L’information est donc remontée à partir de bases de données partagées. Ces systèmes ne sont pas encore disponibles en France. Cela nous paraît intéressant de voir ce qui se passe au-delà de nos frontières. C’est pourquoi il est important d’établir des partenariats à l’étranger.

Le GPMSE avait été consulté pour le rapport Thourot-Fauvergue. La carte professionnelle des installateurs de systèmes de sécurité n’avait-elle pas été évoquée ?
Si ! D’ailleurs, celle-ci est inscrite dans les recommandations du rapport. L’idée est d’intégrer les sociétés d’installation de systèmes de sécurité électronique dans le périmètre du contrôle par le Conseil National des Activités Privées de Sécurité (CNAPS). L’intérêt, c’est qu’il puisse émettre des cartes professionnelles pour les installateurs. Sur ce point le GPMSE et l’Alliance Nationale des Intégrateurs de Technologies connectées, sécurisées et pilotées (Anitec) sont sur la même longueur d’ondes. Il est capital que tous les acteurs de la chaîne sécuritaire soient contrôlés. Dans la perspective des JO de 2024, il importe également que les systèmes électroniques de sécurité soient installés par des acteurs dont la probité ne fait pas de doute. En effet, il serait normal que l’installateur qui détient tous les codes d’accès aux systèmes de sécurité et aux plans des installations sur un site sensible soit contrôlé au même titre que l’agent de sécurité qui filtre les accès aux compétitions. Pas davantage, mais pas moins.

Quels sont les grands enjeux en matière d’innovation dans les systèmes électroniques de sécurité ?
Il s’agit tout d’abord d’assurer la cybersécurité des systèmes de sécurité électronique. En matière de contrôle d’accès, le secteur a déjà intégré de nombreuses technologies innovantes, notamment la biométrie. Aujourd’hui, ces innovations sont stabilisées et disponibles à des prix acceptables. Mais le grand chantier, c’est bien la cybersécurité. Sur ce terrain, il y a un grand champ d’investigation qui passe par les aspects logiciels et matériels des systèmes ainsi que par les formations et les campagnes d’information.

Vous avez récemment annoncé la fusion de l’USP Technologies avec le GPMSE. Qu’en attendez-vous ?
L’USP Technologies, dont les adhérents sont des professionnels de l’installation, de la télésurveillance ainsi que des fournisseurs de technologies, et le GPMSE vont se retrouver au sein d’une même entité. Nos équipes vont travailler de concert pour rebaptiser le nouvel ensemble. Il y aura donc une seule et unique entité qui représentera l’univers des télésurveilleurs (piloté par Patrick Lanzafame), des installateurs de systèmes de sécurité (Luc Jouve) et des fournisseurs de technologies (Ivan Marciano, ancien président de l’USP Technologies). Je resterai président de la fédération. Il est important que des syndicats forts se mettent en place, pour que des structures comme le CNAPS et la Délégation aux coopérations de sécurité aient un interlocuteur fort dans le cadre d’un dialogue constructif.

Propos recueillis par Erick Haehnsen

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