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Sûreté et sécurité

Ethylotest anti-démarrage : condition sine qua non pour récupérer un permis enlevé

Le ministère de l’Intérieur vient d’annoncer que ce dispositif, qui bloque le véhicule en cas de contrôle positif à l’alcool, sera dorénavant obligatoire pour tous les conducteurs fautifs. Le but étant de proposer une alternative à la suspension du permis de conduire.

Des expérimentations avaient commencé à l’automne dernier dans la Drôme, le Finistère, la Réunion, le Loiret, la Manche, le Nord et la Vendée. Objectif : imposer à tout automobiliste contrôlé à plus de 0,8g/l d’alcool dans le sang d’installer à bord de son véhicule un éthylotest anti-démarrage (EAD), ou bien de perdre tout bonnement son permis de conduire. Aujourd’hui, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé que ce dispositif allait s’étendre à l’ensemble du territoire français, qui a enregistré 1 035 morts en 2017 à cause de l’alcool au volant, selon le Comité interministériel de sécurité routière du 9 janvier dernier.

Un dispositif de six mois

A partir d’ une alcoolémie de 0,8g/l, le délit de l’automobiliste relève du tribunal correctionnel et donc du préfet. Pour récupérer son permis, il faut alors passer devant un médecin agréé par la commission médicale qui, examen fait, peut donner le feu vert au préfet pour imposer l’EAD contre un permis de conduire temporaire.

Une amende de 4 500 euros

Au bout de six mois, le tribunal a, en outre, le droit de prolonger cette obligation de cinq ans. Faute de résultats encourageants, le conducteur risque également une amende allant jusqu’à 4 500 euros. En théorie, ce montant est censé inciter le conducteur à se tourner vers un EAD, dont le prix est moins important, à savoir 1 300 euros à l’achat de l’éthylotest ou 100 euros par mois en location. L’avantage étant, pour les personnes au volant quotidiennement, de pouvoir continuer à conduire.

Un appareil programmé pour plusieurs examens

Concrètement, cet appareil, fourni par des fabricants comme Dräger, est conçu pour empêcher le démarrage du véhicule dans le cas où l’éthylotest s’avère positif ou si le moteur du véhicule n’a pas été allumé dans les deux minutes après le test. En route, le dispositif est programmé pour réclamer au conducteur de souffler à nouveau. Pour ajouter une contrainte supplémentaire, ce second contrôle s’active de manière aléatoire, soit entre 5 et 30 minutes après le démarrage. Reste 20 minutes au conducteur pour se garer et se soumettre à l’examen.

Ségolène Kahn

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